Lecture de Olympos de Dan Simmons
J'ai profité des vacances pour attaquer le tome 2 de la dernière saga de Dan Simmons. Je ne suis pas un fan inconditionnel de ces longues sagas qui se déroulent dans un futur lointain ou dans l'espace, mais je sais m'y jeter l'imagination en éveil lorsqu'il le faut. J'ai lu le minimum syndical : Dune de Herbert et Hyperion, ainsi que quelques autres, mais j'ai préféré chez Simmons, l'Echiquier du Mal qui s'apparente sûrement à ce qu'il a fait de plus "traditionnel". Malgré tout, j'avais trouvé un certain intérêt et un vrai plaisir à lire Ilium, qui racontait plus ou moins la Guerre de Troie, transposée dans un autre univers. Ilium était violent, plein de pistes pour le second tome (qu'est Olympos) et appelait une chute extraordinaire et pleine de révélations. Ilium était roublard avec ses inserts de références traditionnelles (Shakespeare) et sa manière de tisser passé et présent. C'était un livre bien écrit, bien composé, bien que plombé, comme souvent chez les grands imaginatifs (Dantec,...) par des pages et des pages de mises en place (la description de SF est parfois plus chiante qu'un début de chapitre... chez Balzac!).
J'attendais pas mal de cet Olympos et m'en suis retourné complètement déçu. Olympos est complètement foireux. Il y a bien ce souffle épique caractéristique de l'auteur, cette manière de manier des histoires importantes et des galeries presque infinies de personnages (il en rajoute jusqu'à la toute fin pour réparer le canevas), des descriptions de bataille impeccables et de l'Histoire à toutes les sauces mais Olympos ne marche pas comme il faudrait : l'intrigue ne suit pas (trop complexe, trop ambitieuse pour ne pas devenir incohérente) et l'écriture non plus. Simmons use et abuse de la "rupture d'haleine", technique qui l'amène systématiquement à couper ces scènes en 2 (ou en 3) pour nous faire patienter. Du coup, on attend, on aime attendre mais cela ressemble à un système de maintien artificiel de l'intérêt qui finit par agacer. Son scientisme est multiplié par 3 sur les deux livres (ces pages inutiles, mais où est passé l'éditeur ?). Surtout, le retour sur Terre dans Olympos ne ressemble à rien. On apprend que les Palestiniens et les Français sont à l'origine d'une fin du monde bidon, après avoir voulu éliminer... des juifs. On se demande pourquoi Simmons se récupère (totalement fictivement) sur une sorte de miroir du Moyen Orient et semble (je ne connais pas assez son travail pour savoir si c'est... grave docteur) vouloir boucler son grand oeuvre sur une défense du sionisme, qui ue en août 2006, fait vraiment bizarre.... et surtout pas dans le ton.
En clair, Olympos est une fin indigne des espoirs suscités par Ilium et un triste appendice à une saga qui s'annonçait plus que prometteuse. En guise d'enseignement (et j'espère qu'on n'aura pas à le redire avec Dantec dans quelques semaines), il faut vraiment veiller lorsqu'on s'attaque à des récits de cette ambition à être sûr de soi.
Olympos de Dan Simmons