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  • Avis sur le livre de Asimov, Les Cavernes d'acier

    New-York, environ 4700 ans après J.C. Un meurtre est commis à Spacetown, port de débarquement vers les mondes extérieurs colonisés il y a bien longtemps par les Terriens. La victime est le docteur Sarton, spécialiste en robotique. Aucune arme c’est retrouvée et les spaciens suspectent fortement que l’assassin soit un Terrien oeuvrant pou une organisation rétrograde terrienne voulant déstabiliser la paix fragile existant entre la Terre et les mondes du dehors. Les relations entre ces deux univers ne sont en effet pas au beau fixe. La Terre, ancienne colonisatrice a beaucoup perdu de sa force et est victime d’une surpopulation énorme poussant les villes à se développer de plus en plus en profondeur sous forme de méga-cités auto-suffisantes, emmurées et couvertes, ce sont les Cavernes d’acier. Mais ces habitats terriens accumulent aussi toute la misère et les maladies dues au surpeuplement. Dans les mondes extérieures la société s’est développé sur le progrés scientifique, en éradiquant toutes les maladies, en prolongeant l’espérance de vie. De plus ils ont développé la robotique en créant des robots humanoïdes pouvant aider les hommes dans toutes sortes de tâches. Mas les Terrien refusent cette société, et surtout les robots en lesquels ils voient une menace pour leur survie. L’assassinat du docteur Sarton cause un grand problème, car il y avait justement enfin un rapprochement entre ces deux univers. Le détective terrien, Elijha Baley, se voit confier cette délicate enquête mais les spaciens exigent que l'un des leurs soit associé à ce dernier car ils veulent que l'enquête soit menée correctement et sans bavure. C'est donc dans un contexte hautement diplomatique que Baley devra enquêter, flanqué d'un collègue spacien du nom de R. Daneel Olivaw, un enquêteur robot humanoïde.

    Les Cavernes d’acier, publié en 1954, fait partie du Cycle des Robots, commencé dans les années quarante par Isaac Asimov. Les premières nouvelles de ce cycle ont été publiés en 1950 dans le recueil Les Robots (I, Robot, 1950). Ici Asimov explore d’autres problématiques liées au robot. De plus il donne à son récit la forme d’un passionnant et haletant thriller policier. Le mélange science-fiction et polar est ici particulièrement réussi. En exploitant le motif du couple d’enquêteurs dissemblables, à la fois opposés et amis, l'auteur réussit très bien à nous tenir en haleine tout au long de l'histoire mais on sent bien que le but premier n'est pas celui-là. C’est la robotique, et de plus il nous pousse à réfléchir sur l’absurdité de la vie dans les mégavilles. Ainsi l’enquête et les personnages évluent dans un monde renfermé, autonome et coupé de tout contact avec la nature et l’air libre. C’est l’une des forces de ce roman de nous faire voir à quoi pourrait ressembler la vie dan un monde surpeuplé. Mais il décrit aussi un monde qui vit dans la peur du progrès, celui représenté par les robots qui pourraient petit à petit remplacer les êtres humains. En utilisant comme l’un des personnages principaux un robot de forme parfaitement humaine, Asimov développe une réflexion sur l’humanité et sur la spécificité de l’être humain par rapport à une machine aussi développée qu‘elle puisse être. Il reste encore beaucoup à dire de cet excellent roman. En tout cas Les Cavernes d’acier constituent un bon point de départ en vue de découvrir l’œuvre d’Asimov. En effet ce roman est une histoire parfaitement autonome et de plus il s’inscrit dans les deux grands cycles de l’auteur : Le Cycle des Robots et Fondation. D’où l’importance de ce roman dans la totalité de l’œuvre du grand maître de la S-F.

    Les Cavernes d’acier d'Isaac Asimov est un roman incontournable du genre !

  • Lecture de Rainbows End, de Vernor Vinge

    Milieu du XXI° siècle, le monde tel que nous le connaissons est enrichi de multiples couches d'univers virtuels. Des multivers extrêmement variés et accessibles à tout un chacun par le biais des Vêtinfs, des vêtement communiquants, intelligents et discrets, bourrés de nanotechnologies et d'informatique remplaçant nos PC et autres portables obsolètes.

    A l'époque, pas si lointaine, 2025, où se situe Rainbows End, le roman science fiction  de Vernor Vinge, l'information est vécue sous forme de simulations à la fois hypersophistiquées et parfaitement fonctionnelles, qui renvoient le cyberespace de William Gibson au rang de douces rêveries de l'ordre du féerique et du moyenâgeux.

    Un monde beaucoup plus complexe que celui qu'il connaissait. Un monde où, sacrilège!, toute publication papier est détruite physiquement pour être numérisée. Mais plus que tout, derrière son apparente transparence, ce monde est plus opaque et plus dangereux que jamais. Géopolitique, gestion de l'infosphère, apprentissage des nouvelles technologies, mathématiques omniprésentes, statistiques et analyses de données, capacité de synthèse..., en cette ère de sur-information (et souvent de désinformation) Robert Gu devra tout réapprendre, de la plus simple requête informatique, au maniement complexe des vêtements intelligents que se doivent de porter tous les citoyens.
    Pour cela il se voit contraint de s'inscrire une nouvelle fois à l'université et recommencer son apprentissage comme simple élève. Pour le doyen, la pilule a du mal à passer. Cette situation qui mettra à mal son ego, lui fera faire des bêtises, comme s'embringuer dans une sombre histoire de sabotage du projet de numérisation de la bibliothèque de l'université, ou passer un pacte avec un mystérieux lapin blanc. Enfin, s'il surmonte tous les pièges de ce nouveau monde, le littéraire grincheux un rien sadique et intolérant qu'il était auparavant, apprendra peut-être aussi à devenir un être meilleur.

    Une technologie tellement puissante qu'elle influe sans peine sur la volonté des masses et poussent des milliers de gens à acheter, voter ou se comporter de la manière prévue et préparée à l'avance.

    Vernor Vinge est mathématicien, il est également, et c'est très important ici, à l'origine du concept de "singularité". Il prédit qu'au alentour de 2035 l'homme devra se mesurer à une intelligence supérieur à la sienne, crée par lui. Selon Vinge, la convergence des nanotechnologies, des sciences informatiques et cognitives, ainsi que des découvertes en biologiques, soutenue par "la loi de Moore" - une théorie qui prétend que la capacité technologique, et en particulier, informatique, doublant tous les 18 mois, celle-ci doit forcément donner naissance un jour à une entité de type intelligence artificielle - sera à l'origine de se bouleversement. Pour ce mathématicien et romancier américain, cette émergence signera la fin de l'humanité. Pas brutalement, mais de manière inexorable.

    Pour lui nous ne feront pas le poids devant une intelligence globale et seront amené à disparaître, tout comme nos technologies et notre culture. De fait, avec cette ambitieux Rainbows End, cet écrivain scientifique posent de passionnantes questions et proposent de non moins nombreux postulats. Qu'en sera-t-il de l'information quand la science et ses processus deviennent intraduisible en mots simples ? Que devient l'art quand les outils de création sont si complexes qu'ils en deviennent inintelligibles, même pour ceux qui les utilisent (le préoccupant phénomène de la boite noire) ? Quand les machines deviennent aussi intelligentes que les homme, qu'en est-il de l'idée même d'humanité et de civilisation ? Avec l'avènement des nanotechnologies, où finit la machine et où commence le vivant ? Plus simplement, Rainbows End est une formidable métaphore de la façon dont la technologie et tout ce qui l'entoure (en terme de régulation sociale, de défense, de géopolitique, de gestion des transports, d'énergie, etc.) changent profondément le monde, mais surtout nous changes nous même en temps qu'utilisateurs.

    Vernor Vinge
    Rainbows End
    (Robert Laffont)