Eat the Document , Dana Spiotta
Trente ans après avoir dû prendre la fuite après une action violente contre la guerre du Vietnam, Mary Whittaker vit, sous un de ses multiples noms d'emprunt, dans une banlieue tranquille avec son fils de 15 ans, Jason. Celui-ci, qui ignore tout du passé de sa mère, atteint l'âge où, précisément, l'on veut en savoir davantage.
Dans un autre quartier, un anarchiste, Nash, gère une librairie qui sert de lieu de rencontres et de débats à une pléiade de groupuscules contestataires.
Superbe roman sur l'engagement, la mémoire, mais aussi sur le doute et la culpabilité, Eat the Document réunit deux époques que tout semble séparer.
La présentation de ce roman, en quatrième de couverture, est, comme toujours chez Actes Sud, réalisée avec talent. Qu'il soit cependant permis au lecteur d'avoir un avis divergent sur la note suivante, qui voit dans le livre un subtil et puissant tableau du déclin de tous les radicalismes. Dans les années soixante, les radicaux américains avaient coutume de dire : "ou vous êtes une partie du problème, ou vous êtes une partie de la solution". Les réunions chez Nash (dont la description n'est pas dénuée d'humour) ne prouvent-elles pas, au contraire, que le feu couve toujours sous la cendre ?
« Eat the Document » par Dana Spiotta, Actes Sud.