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Avis sur le livre : Petit miracle de Barbara Kingsolver

Barbara Kingsolver a écrit des romans qui font d'elle une des mes écrivains préférés ("L'arbre aux haricots", "les cochons aux paradis", entre autre, et le très beau "Les yeux dans les arbres", par exemple...) mais c'est la citoyenne, lucide, honnète et engagée, que j'admire le plus en elle.

miracles.JPGBiologiste de formation, et profondément écologiste, Barbara Kingsolver a une idée très claire des conséquences dans le monde de la politique de consommation aveugle et sourde du gouvernement américain. Ce pays, qui représente 5% de la population mondiale, consomme 1/4 de l'énergie mondiale. Nous faisons nous-mêmes partie des 20% de privilégiés qui utilisons près de 70% des ressources de la planète, et générons 75% de ses déchets.

Barbara Kingsovler dénonce ici le fait que sa citoyenneté la rende complice d'une politique qu'elle réprouve, qui pousse les dirigeants de son pays à organiser leur économie autour de la consommation du pétrole en soutenant ainsi des régimes totalitaires, mais qui parallèlement refusent de ratifier le protocole de Kyoto qui limite les émissions de gaz à effet de serre.

Mais elle nous rappelle aussi que s'il en va de la responsabilité des états, le simple citoyen n'est pas sans moyen d'action quant à l'état du monde... et que notre manière de consommer peut être en soi un acte politique: si nous acceptions par exemple de ne jamais manger un aliment qui apporte moins d'énergie que son transport en a coûté, nous réduirions considérablement la consommation de pétrole (et donc en hiver, on mange du chou-fleur et pas des fraises.)

 

Je conçois que cela puisse paraitre aux premiers abords rébarbatif et donneur de leçons et pourtant, ces jolis textes ne le sont pas. Il y est certes question de jardinage ou de plants génétiquement modifiés, mais pas seulement... il y est aussi question du respect de l'autre, de l'amour de la vie, de ce que ce fut que d'être une étudiante américaine dans les années 70, et de comment élever ses enfants dans ce pays quand on préfère éviter le coca et la télévision... On y trouve une magnifique lettre ouverte à sa fille de 13 ans, et une autre non moins belle à sa mère. On y fait la rencontre d' une femme courageuse qui tente de vivre au plus proche de ses idées, et qui continue d'aimer le pays dans lequel elle est née, une femme qui ne perd pas confiance en "ce qu'il est possible d'attendre de l'esprit humain", une femme qui  a écrit ceci:

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