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  • Avis sur Bilbo le hobbit de J. R. R. Tolkien

    J'ai enfin pu finir Bilbo. Enfin ! J'en ai vraiment ras-le-bol des révisions et des examens, mercredi ce sera fini, et pour ma peine je passerai une partie de l'après-midi et une soirée avec N., une de mes plus vieilles amies (c'est-à-dire que notre amitié remonte à la première année de lycée, j'ai pas avant), et on va se mater des adaptations de la BBC des romans de Jane austen (sûrement Emma et peut-être Orgueil et préjugés).

    J'ai également le plaisir de vous dire que j'ai créé un nouvel habillage, qui s'appelle "Brave", car son thème est le prochain Pixar, appelé Rebelle en français, dont je vous ai déjà parlé, et dont je parlerai peut-être encore parce que j'ai vraiment trop hâte qu'il sorte ! Que pensez-vous de ce nouvel habillage ? Il vous plaît ? J'en profite pour rappeler que j'ai mis en place dans les modules tout un système qui permet normalement de naviguer facilement dans le blog, j'espère que vous l'utilisez =) A moins que ce ne soit pas pratique du tout...? Auquel cas il faut me le dire !

    Maintenant, passons à Bilbo le hobbit. C'est l'un des premiers romans de Tolkien à avoir été publié il me semble, et le premier qui se situe dans l'Univers de la Terre du Milieu, même si cela ne transparaît pas forcément à sa lecture, car l'auteur n'avait pas encore développé réellement son univers. Ainsi, il existe des sortes de dissonance avec ce que l'on trouve dans Le Seigneur des Anneaux. Pour ne donner qu'un exemple, Elrond n'est dans Bilbo qu'un "ami des Elfes", pas un elfe lui-même, mais il vit dans une "Maison simple" à Rivendell (Fondcombe). En creusant son univers et ses personnages, Tolkien va les faire évoluer. Ainsi, Elrond est finalement un semi-elfe qui a choisi l'immortalité, le côté elfe donc.

    Pour vous faire un petit synopsis, Bilbo est un hobbit tranquille, lorsqu'un jour survient Gandalf, un magicien bien connu dans la région, qui lui parle d'une aventure avec des nains. Le lendemain, treize nains arrivent chez Bilbo, et il finit par s'embarquer avec eux à la recherche du trésor de la famille de Thorïn Oakenshiled (Ecu-de-Chêne), gardé par le dragon Smaug deuis des années au creux de la Montagne Solitaire. Commence alors un long voyage, qui sera très éprouvant pour toute la compagnie !

    Ce roman est souvent considéré comme un ouvrage pour la jeunesse, et je suis d'accord dans le sens où la lecture en est plus aisée que celle de l'oeuvre majeure de Tolkien, Le Seigneur des Anneaux. Je me souviens avoir essayé de le lire lorsque j'étais encore très jeune, et je n'avais pas réussi. La lecture était trop ardue, trop lente, trop descriptive à mon goût. Mais j'ai grandi, évolué, et aujourd'hui je lis des romans tout aussi "difficiles", donc Bilbo était mon introduction au monde littéraire de Tolkien, et ça m'a plu. Le côté "jeunesse" se retrouve aussi dans l'humour soulevé par les réflexions internes de Bilbo et les nains, leurs remarques, leurs gestes et leurs tenues (des capuchons de toutes les couleurs !). J'ai tout de même été soufflée à certains moment par la virtuosité de l'écriture de Tolkien dans des passages alliant action et description précises. Au début, l'histoire est assez prévisible, mais la fin surprend davantage. Je regrette simplement de n'avoir pas pu en profiter pleinement, d'avoir dû le lire dans un contexte de stress et d'anxiété lié aux examens. Il s'agit de fantasy pure, comme j'aime. J'étais au départ un peu chamboulée de ne pas retrouver mes repères du Seigneur des Anneaux (je connais les films par coeur), mais comme je le disais, Bilbo n'est que le début, ça ne m'a finalement pas dérangée. Je suis très impatiente d'avoir le temps de me plonger dans la trilogie !

     

     Bilbo le hobbit de J. R. R. Tolkien, Collection : Le Livre de Poche
    320 pages
    Prix : 6€

  • Chronique du polar : En Petites Coupures , de Ed MCBAIN

    Le jeune Lewis, fils de Carmine Ganucci, a disparu. Un beau matin, Nanny ne le trouve pas, ni dans sa chambre, ni dans le reste de la propriété. Les parents sont en Italie, et de toute façon mieux vaut ne pas prévenir le père, si l’on ne souhaite pas faire une baignade dans le canal. Nanny fait donc appel à un cinquième couteau pour l’aider, Benny Napkins.

     En Petites Coupures — billets de cent, ou billets de un dollar, voire vingt-six cent cinquante — est un roman noir prétexte à une savoureuse galerie de portraits. Ed McBain s’attaque au charmant et désopilant monde de la pègre américaine des années soixante-dix, du plus haut de l’échelle au plus bas, en passant par les hommes de main et les avocats, sans oublier l’officier de police corrompu. Cela fait une joyeuse bande de mauvais sujets tous moins honnêtes que les autres — vendeurs de poupées ou joueurs de poker. Paradoxalement, le kidnappeur paraît être le plus innocent de tous les personnages épinglés par l’auteur.

    McBain a écrit avec ce roman un texte loufoque. La narration suit tout d’abord les efforts de Benny Napkins pour réunir l’argent de la rançon, puis saute de personnages en personnages, souvent caricaturaux, souvent pitoyables, parfois dans des situations "daliennes". Ce pourrait n’être que distrayant, c’est jubilatoire.

    « Il avait été si près, si près, de mettre la main sur l’argent de la rançon ! Si seulement la Mule n’avait pas été une telle mule. Mais évidemment comme c’était lui qui avait eu l’idée de rafler le pognon, il ne pouvait guère rendre responsable ce pauvre être, qui s’était contenté de suivre les instructions — sauf que le pauvre était un salaud parfaitement malhonnête qui avait sans doute décidé de tout garder pour lui. Enfin, nous commettons tous des erreurs songea Benny. Comme cette fois-là à Chicago… »

    Parce que McBain dote ses personnages d’un passé d’erreurs — qui n’a jamais commis d’erreur ? — qui les rend magnanimes, et nous les rend sympathiques. Parce qu’il fait œuvre d’une narration rapide et enlevée aux dialogues absurdes — Nanny tentant de soutirer à Snitch, indicateur patenté, des informations, tandis que Snitch essaye de découvrir ce que sait Nanny, afin de vendre l’information au lieutenant Bozzaris. Parce qu'en dépit de la profusion des personnages, en dépit des situations qui sont autant de scènes, McBain ne perd le fil de son histoire à aucun moment et fait, une nouvelle fois, preuve d’une remarquable intelligence romanesque.

    Si vous avez un peu le blues, En Petites Coupures est le roman idéal pour déclencher le sourire. Son immersion dans le monde de la pègre rappelle l’univers que Westlake a créé autour du cambrioleur Dortmunder. Mais, là où Westlake dépeint des voleurs malins mais malchanceux, McBain dresse le portrait au vitriol de malfrats pétris de bêtise mais chanceux. Dans le monde de la pègre d’Ed McBain, la bêtise est la chose la mieux partagée, les hommes sont rapaces, d’autant plus que les sommes sont modiques, les femmes ne connaissent que la position allongée.
    La noirceur n’est pas dans l’intrigue ou les personnages, elle est dans le traitement romanesque de l’une et des autres.

    En Petites Coupures , de Ed MCBAIN , Gallimard / Série Noire - Novembre 1971