Jeunesse perdue est le deuxième roman de Daphné Du Maurier à avoir été publié, et c'est, à ce jour, celui que j'ai le moins aimé de l'auteur.
Ce roman dont le personnage principal Dick en est également le narrateur est construit en deux parties. Chacune d'entre elles est consacrée à un épisode de la vie du jeune homme.
Ces deux périodes s'opposent à plusieurs niveaux mais la personnalité de Dick reste une constante. Le personnage évolue dans des milieux différents, côtoie des personnes différentes, adopte des modes de vie différents, mais il reste rigoureusement le même avec ses défauts... et Dieu sait qu'il en a !
Dick est un chef d'oeuvre d'égocentrisme et je lui aurais volontiers donné une paire de gifles à plusieurs reprises pour le réveiller. Il ne vit que pour lui-même, ne se souciant aucunement de ce que peuvent ressentir les personnes qui l'entourent. Des personnes qui possèdent de grandes qualités de coeur, qui sont à son écoute et font tout leur possible pour le rendre heureux. Seulement cela, le jeune homme ne le voit pas, il est principalement, que dis-je, exclusivement préocupé par sa petite personne.
A force le personnage de Dick en devient détestable, et je crois que c'est la raison pour laquelle j'ai moyennement apprécié ce roman. Il semble donc qu'une fois encore l'écriture de Daphné Du Maurier fonctionne à merveille puisque c'est sans-doute le but qu'elle avait recherché.
Ceci étant dit, vous conviendrez, je pense, que l'on ne peut pas justifier l'appréciation d'un roman par le caractère peu agréable du personnage central. Il me semble que ce roman est tout simplement moins réussi que les autres. J'ai notamment regretté que la fin soit assez prévisible (et souhaitable aussi), et j'ai trouvé que l'auteur maîtrisait moins bien la chute qu'à son habitude.
On pourrait attribuer cela au manque de maturité de l'auteur qui n'en était qu'à son deuxième ouvrage. Pourtant, je ne pense pas que cette explication soit valable car son tout premier roman que je vous présenterai demain est un petit bijou.
Peut-être finalement est-ce une simple affaire de goût ? A ceux qui l'ont lu, j'attends vos impressions qui pourront peut-être m'éclairer.
Albin Michel (collection Le livre de poche) - 315 pages