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systar - Page 10

  • livre : Les fantomes du palace de Martha Grimes

    Oubliez les gros durs, les enquêteurs revenus de tout et cyniques, ceux qui en on trop vu.
    Mettez à la place une petite fille de 12 ans pour enquêter sur le kidnapping d'un bébé.

    crimes.JPGVous aurez une histoire originale, un brin décalée comme sait le faire Martha Grimes.
    Ajoutez le fait que pour " Les fantômes du palace " elle rompt largement avec ses habitudes.
    Par exemple, elle ne fait pas appel à son héros habituel, Le commissaire Richard Jury ; l'action se déroule États-Unis plutôt qu'en Angleterre (même si c'est dans l'état de la Nouvelle-Angleterre !) , l'histoire n'est pas contemporaine mais a lieu à une époque reculée où la télévision n'existait pas.
    Pourtant, " Les fantômes du palace " n'est pas un roman totalement différent des habituelles intrigues de Martha Grimes.
    Les habitués y retrouveront les clés de son style :
    Une description approfondie des personnages, de leurs relations ainsi que de leur environnement combinée à une intrigue qui se déroule lentement.


    En effet, comme à son habitude, Martha Grimes prend le temps de créer et de développer une ambiance autour de la jeune enquêtrice Emma Graham. Elle consacre ainsi beaucoup de pages à approfondir les relations d'Emma avec son entourage.
    Le lecteur est aussi complètement immergé dans une petite ville rurale (Spirit Lake) des États-Unis au début du XXe siècle. L'enquête elle-même est à la fois très classique est surprenante.
    Classique car Emma Graham enquête en interrogeant les gens les uns après les autres et échafaudent les hypothèses à partir de leurs témoignages.
    Étonnant car l'enquêtrice évolue pas dans un milieu dangereux où la violence prédomine comme souvent dans les polars. Elle n'est pas en danger ni même la victime puisque le crime a eu lieu 20 ans plus tôt.
    De plus, Martha Grimes a réussi retranscrire dans son écriture l'approche naïve et rafraichissante qui sied à une fille de 12 ans.
    Il faut également ajouter que l'enquête tourne autour d'un hôtel, Le Belle ruine ou Le bel Rouen selon les prononciations, qui est en ruine. Sa présence du début à la fin du roman est importante.
    Bien sûr " Les fantômes du palace " est un polar qui plaira aux aficionados de Martha Grimes.
    Il est probablement un peu lent et manquant d'action pour les habitués des romans policiers américains actuels.
    Reste une fin inhabituelle pour un polar qui déconcertera tout le monde.

    Les plus :
    - Une histoire dense et une enquête originale.
    - La fin.
    - Les relations entre les personnages.
    Les moins :
    - Le rythme lent.


    Titre : " Les fantômes du palace "
    Auteur : Martha Grimes
    Editeur : Pocket
    468 pages

  • Avis sur le livre : Grande Jonction de Maurice G. Dantec

    Grande Jonction est une ville des Etats-Unis, et le choix d’un tel nom n’est pas anodin dans un tel roman.
    Alors que les hommes se recyclent eux-même grâce à des bio-composants, ils ont laissé une machine les gouverner et cette machine n’est plus bienveillante.


    jonction.JPGL’intrigue qui en sort pourrait être convenue et sans surprise. Mais Dantec se saisi de ce scénario pour mener une profonde réflexion sur le langage. De sorte que ce qui n’aurait pu être qu’un polar divertissant se retrouve aussi être instructif !
    Le style dynamique nous fait nous accrocher à ce pavé de presque 800 pages que l’on fini presque à regret. Certaine explications sur le langage, la science et la technique sont un peu longues et laissent les littéraires ignorants de ces questions un peu sur le coté... mais il faut bien que tout le monde puisse y trouver satisfaction !


    L’évocation fréquente de la religion Catholique dans ce livre à suscité des réactions de rejet de la part de certains lecteurs habituels de Dantec. Les moines soldats qui convoient les précieux livres de la bibliothèque du Vatican sont sans doute trop peu édulcorés à leurs yeux. (Il est triste de se dire qu’on ne peut aujourd’hui parler de religion ue de manière négative et en dénigrement systématique.


    Pourtant, il est bien agréable, dans un monde littéraire souvent mièvre d’avoir une histoire vraiment virile avec des sentiments forts et profonds. Une virilité qui ne va pas chercher sa justification dans les PMU mais dans le véritable courage dont font preuve les personnages de Dantec, de leur lutte obstinée contre l’adversaire et bien souvent de leur sacrifice.

    Un très bon livre, un très bon moment, M. Dantec, vivement le prochain

    Grande Jonction, Maurice G. Dantec

    Editions Albin Michel

  • Chronique de Brooklyn Follies de Paul Auster

    auster.JPGLe narrateur et personnage central Nathan Glass, la soixantaine, vient s'installer à Brooklyn pour y terminer son existence. Le hasard de la vie lui fait retrouver son neveu Tom Wood qu'il avait perdu de vue depuis plusieurs années. La relation entre ces deux hommes va être le point de départ d'une histoire qui s'étendra à d'autres personnages, d'autres destins.


    Le lecteur se retrouve au milieu de ces vies meurtries, partage les petits et grands plaisirs des uns et des autres, un peu comme s'il faisait partie de leur monde. On a l'impression d'une grande famille alors qu'en réalité tous ne sont pas liés par le sang, et l'on s'attache à ces êtres de papier (j'ai pour ma part éprouvé de l'affection pour Nathan).

    Le style de Paul Auster y est pour beaucoup, malheureusement je ne sais trouver les mots pour le décrire... simplement vous dire que dès les premières pages on est tout de suite envahi par son univers.
    J'ai été séduit par les idées de "l'hôtel existence" et du livre sur la folie humaine qui, à mon sens, reflètent bien l'esprit de ce roman où il est question d'amour, d'envie, d'espoir, de trouver son chemin...

    Un beau voyage qui me donne naturellement l'envie de poursuivre ma découverte de l'oeuvre de Paul Auster

  • Prix Goncourt de Syngué Sabour de Atiq Rahimi

    En 2008 le prix Goncourt via été décerné à Atiq Rahimi, un récit hors du commun qui a su séduire par sa qualité et son originalité les lecteurs et le jury.

    Syngué sabour est la longue confession d’une femme. Une confession bien particulière puisque son mari est inconscient. Mais peu importe. Les mots s’enchainent à l’aide de phrases courtes, nominales et répétitives pour qu’enfin la magie de la "Pierre de patience" opère. Syngué sabour est un roman admirable et fort. Avec beaucoup d’audace Atiq Rahimi décrit, la réalité oppressante, au quotidien et plus précisément au quotidien féminin, d’une certaine conception de l’Islam. Un huis clos puissant pour un hymne à la liberté.

  • Avis sur Rue des mensonges de Joy Fielding

    La particularité de Joy Fielding, dans Rue des Mensonges, est qu’il n’y a pas d’intrigue. Nous suivons des personnages dans leurs déambulations et leur vie quotidienne.


    rue.JPGJoy Fielding peut nous faire lire deux pages de disputes conjugales ou de dialogue "bateau" entre copines. Je ne suis pas convaincu que cela apporte au roman autre chose que quelques pages en plus.
    Puisqu’il n’y a pas d’intrigue, il n’y a pas non plus de suspense. Du coup, les 320 pages de Rue des mensonges paraissent terriblement longues. Le lecteur est absolument passif.


    Mais, sans intrigue, il y a quand même un dénouement. Cette histoire n’aurait vraiment rimée à rien et n’aurait pas mérité une critique, s’il n’y avait pas eu de dénouement. Mais même ce dénouement nous laisse sur notre faim, tellement il y a de non-dit. Les bases de l’intrigue n’ont pas été posées et cela manque cruellement au roman, même une fois terminé.

    Le style est assez neutre, plutôt sirupeux et à mon avis soporifique. Rue des mensonges se lit sans grand besoin de concentration, il est idéal pour les transports en commun ou pour une lecture sur la plage.
    Mais comme l’histoire racontée n’est pas particulièrement guillerette, ne comptez pas sur lui pour vous donner la pèche pour la journée.

    Rue des mensonges, Joy Fielding (Roman

    )Best-sellers / robert Laffont

  • Avis sur le livre : Petit miracle de Barbara Kingsolver

    Barbara Kingsolver a écrit des romans qui font d'elle une des mes écrivains préférés ("L'arbre aux haricots", "les cochons aux paradis", entre autre, et le très beau "Les yeux dans les arbres", par exemple...) mais c'est la citoyenne, lucide, honnète et engagée, que j'admire le plus en elle.

    miracles.JPGBiologiste de formation, et profondément écologiste, Barbara Kingsolver a une idée très claire des conséquences dans le monde de la politique de consommation aveugle et sourde du gouvernement américain. Ce pays, qui représente 5% de la population mondiale, consomme 1/4 de l'énergie mondiale. Nous faisons nous-mêmes partie des 20% de privilégiés qui utilisons près de 70% des ressources de la planète, et générons 75% de ses déchets.

    Barbara Kingsovler dénonce ici le fait que sa citoyenneté la rende complice d'une politique qu'elle réprouve, qui pousse les dirigeants de son pays à organiser leur économie autour de la consommation du pétrole en soutenant ainsi des régimes totalitaires, mais qui parallèlement refusent de ratifier le protocole de Kyoto qui limite les émissions de gaz à effet de serre.

    Mais elle nous rappelle aussi que s'il en va de la responsabilité des états, le simple citoyen n'est pas sans moyen d'action quant à l'état du monde... et que notre manière de consommer peut être en soi un acte politique: si nous acceptions par exemple de ne jamais manger un aliment qui apporte moins d'énergie que son transport en a coûté, nous réduirions considérablement la consommation de pétrole (et donc en hiver, on mange du chou-fleur et pas des fraises.)

     

    Je conçois que cela puisse paraitre aux premiers abords rébarbatif et donneur de leçons et pourtant, ces jolis textes ne le sont pas. Il y est certes question de jardinage ou de plants génétiquement modifiés, mais pas seulement... il y est aussi question du respect de l'autre, de l'amour de la vie, de ce que ce fut que d'être une étudiante américaine dans les années 70, et de comment élever ses enfants dans ce pays quand on préfère éviter le coca et la télévision... On y trouve une magnifique lettre ouverte à sa fille de 13 ans, et une autre non moins belle à sa mère. On y fait la rencontre d' une femme courageuse qui tente de vivre au plus proche de ses idées, et qui continue d'aimer le pays dans lequel elle est née, une femme qui ne perd pas confiance en "ce qu'il est possible d'attendre de l'esprit humain", une femme qui  a écrit ceci: